Entretien avec Javier Ramos

Nous avons interviewé Javier Ramos, directeur des ressources humaines de GoldenRace, sur les défis de la pandémie et sur la décision de l'entreprise d'instaurer une semaine de travail de quatre jours pour ses équipes.

Comment se sont déroulés les mois de la pandémie et du lockdown pour la direction des RH?

Au départ, c'était un véritable défi pour nous de mettre en place un environnement où chacun pouvait travailler à domicile en toute sécurité. Cependant, nous sommes heureux de dire que nous avons prospéré grâce au talent et aux efforts de nos managers et de nos équipes - en particulier notre équipe des systèmes informatiques, qui a fait un énorme effort pour que l'infrastructure informatique soit prête à travailler à distance en un temps très court.

Cette année a continué à être un défi pour les entreprises et l'ensemble de l'industrie, avec le COVID-19 qui refuse de céder et nous oblige une fois de plus à nous lever et à faire face à ce qui nous est lancé. GoldenRace a réussi à s'en sortir, continuant même à croître en taille, embauchant plus de 40 nouveaux employés pendant la pandémie et augmentant son RBM dans le domaine en ligne.

Quelles leçons avez-vous tirées de cette période?

D'une part, la nécessité de bien organiser les équipes, les flux de travail et la répartition efficace des tâches, avec des informations très claires et des espaces propices à la communication. C'est quelque chose que nous avons dû apprendre au fur et à mesure et que nous continuons à apprendre.

D'autre part, la chose la plus importante que j'ai apprise a été de gérer le facteur humain à distance: la nécessité d'une communication interne abondante, d'être particulièrement accessible et d'essayer de donner à l'équipe des certitudes et de la confiance dans le présent et dans l'avenir. En outre, la maturité et le professionnalisme de notre équipe, qui fait preuve d'une confiance de tous les instants et ne baisse pas la barre de ses performances, nous rendent encore plus productifs.

Vous venez de mettre en place la semaine de 4 jours. Comment avez-vous pris cette décision?

Notre COO avait déjà mis l'idée sur la table en novembre 2019, car il souhaite toujours que l'entreprise soit suivie, et non qu'elle suive. Il m'a montré les recherches qu'il avait effectuées, et nous avons commencé à ébaucher comment nous pourrions mettre en œuvre quelque chose de ce genre - ce qui serait nécessaire, quels seraient les coûts, etc.

Lorsque le verrouillage est arrivé, nous avons dû laisser ce projet de côté, mais lorsque la pandémie s'est calmée, au printemps 2021, nous avons recommencé à réfléchir à la future organisation. La pandémie a accéléré la dynamique de plusieurs tendances en matière d'emploi dans le monde entier, et nous avons pensé que c'était le bon moment pour opérer un changement significatif.

Certaines recherches internationales confirment qu'il est possible d'améliorer à la fois la productivité et l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée en adoptant une semaine de travail de 4 jours. GoldenRace est particulièrement intéressé par les avantages en termes d'efficacité opérationnelle: une main-d'œuvre plus motivée et plus satisfaite, et une amélioration globale de la santé et du bien-être des travailleurs et de l'entreprise.

Pour préparer ce processus, nous avons également eu plusieurs conversations avec l'entreprise pionnière de la semaine de 4 jours en Andalousie et l'un des pionniers en Espagne, Software del Sol, qui nous a aidé à comprendre le modèle et les aspects à prendre en compte.

En quoi consiste-t-il et comment est-il organisé?

Les équipes non tournées vers le client (développement, conception de produits, administration, etc.) travaillent normalement du lundi au jeudi. Les équipes tournées vers le client, telles que le support, l'informatique ou les opérations, continueront à offrir un service permanent, mais seront organisées de manière à ce que chaque employé ait une semaine de travail de 4 jours. Une exception est l'équipe des gestionnaires de comptes, avec lesquels il a été convenu qu'ils travaillent 5 jours par semaine, car ils gèrent personnellement leurs clients.

La journée de travail est de 9 heures. Ce que nous demandons à l'équipe, c'est de travailler 36 heures par semaine, et de consacrer les 4 heures restantes à ce qu'elle veut. Par exemple, nous proposons différentes sessions de formation volontaire sur des sujets spécifiques le vendredi.

Un autre aspect très important est que lorsque nous avons proposé ce changement dans la façon de travailler, l'une des prémisses était que cela se fasse sans baisser les salaires.

Pensez-vous qu'il sera nécessaire d'engager plus de personnel?

Oui, nous l'avions déjà prévu, notamment dans les équipes en contact avec les clients. Le test pilote que nous avons réalisé au préalable l'a confirmé, si bien qu'avant de mettre en œuvre ce modèle, nous avions déjà augmenté le personnel de ces équipes.

Il est important de souligner que pour GoldenRace le pari était clair, et qu'il n'allait pas dépendre de ce facteur. C'est une chose sur laquelle l'entreprise a toujours compté depuis le début. L'objectif ultime est toujours de faire de cette entreprise un endroit où il fait bon travailler.

D'autres tendances organisationnelles seront-elles mises en œuvre?

Parallèlement à la mise en œuvre de la semaine de 4 jours, nous sommes revenus au bureau avec un système hybride entièrement flexible. Chaque équipe complète vient au bureau un jour par semaine, ce qui est important pour renforcer les aspects humains clés tels que le maintien de la culture du lieu de travail, la création de liens au sein des équipes, l'accélération de la résolution des problèmes ou la fluidification de la planification des sprints, par exemple. Nos heures d'entrée et de sortie sont flexibles, et nous gardons une plage horaire commune dans laquelle nous essayons de limiter le nombre et la durée des réunions pour augmenter la productivité. Les trois autres jours, les membres de l'équipe peuvent travailler d'où ils veulent.

Vous venez d'être nominé pour un SBC Award en tant qu'employeur de l'année. Pensez-vous que c'est grâce à ces développements RH ? Comment vous sentez-vous?

En partie, oui. Mais ce ne serait que la partie émergée de l'iceberg. Je crois vraiment que ce type de prix est davantage lié à une longue trajectoire qui devient plus visible au cours d'une année spécifique. Et à cet égard, GoldenRace est un exemple à suivre au fil du temps pour plusieurs raisons: la croissance constante tout au long de son existence et la stabilité de l'emploi, l'attention que l'entreprise porte à l'équipe, l'engagement en faveur d'un environnement de travail sain, les possibilités d'évolution professionnelle et le fait que nous restons en permanence compétitifs.

Bien sûr, nous sommes très heureux de cette nomination, mais pour nous, la meilleure récompense est l'engagement de tous les professionnels de GoldenRace envers le succès de l'entreprise et la façon dont ils donnent le meilleur d'eux-mêmes au quotidien.